Le 12 octobre dernier, je me suis rendue avec mes collègues Astrid et Mathilde aux Universités d’été organisées par la Compagnie régionale des commissaires aux comptes. Cet événement était pour moi, l’occasion d’être immiscée dans un monde qui m’était jusqu’à présent inconnu : le métier de Commissaire aux comptes. J’occupe le poste d’Assistante RSE Conseil et Audit au sein du cabinet Boos Expertise comptable et Audit. C’est donc naturellement que j’ai eu l’occasion de participer à cette rencontre qui mêlait plusieurs thèmes comme la durabilité, la gouvernance, l’économie et l’engagement des commissaires aux comptes dans la RSE.
L’événement de la journée était labelisé Eco Manifestation de niveau 2. Cela permet de mettre en valeur plusieurs bonnes pratiques éco responsables : la décoration de la scène provenait uniquement de mobilier de seconde main trouvé chez Emmaüs. Il n’y avait pas de badge, pour éviter tout papier inutile. Le traiteur proposait des produits locaux et de saison en veillant à limiter la vaisselle et les déchets. Les déplacements des participants (train, voiture, covoiturage, vélo…) ont été relevés afin d’estimer les émissions de GES. Enfin, une partie de l’inscription des participants a été reversée à l’association les Haies vives d’Alsace.
La journée a commencé par une introduction dynamique du maître de cérémonie. Le président de la Compagnie Régionale des commissaires aux comptes, Michel Boni a pris à son tour la parole. J’en ai retenu que le métier de Commissaire aux comptes est un métier d’utilité publique, et que c’est un acteur de l’économie qui apporte de la confiance. C’est pour cela que le métier de CAC évolue, avec cette nouvelle notion de durabilité.
S’en est suivie la remise des prix des lauréats pour le Diplôme de comptabilité et de gestion. On peut noter que 5 femmes ont été récompensées, une belle évolution dans un milieu encore très masculin !
La première conférence de la journée était celle de Julia de Funès, philosophe et écrivaine. Cette conférence sur le sens, la responsabilité et le bien-être en temps d’incertitude était très intéressante surtout dans notre contexte actuel. Toutes les périodes que nous traversons depuis plusieurs années ont bouleversé notre manière de travailler. Selon Julia de Funès, notre esprit humain est innovant en période de crise car il est sous pression. C’est pour cela que nous devons faire preuve de plus de résilience et s’adapter dans nos organisations à de nouveaux fonctionnements. Le bien-être au travail doit venir des salariés eux-mêmes car nous avons la capacité d’agir pour être heureux, même si la peur du risque ou de l’échec est très fort.
Après cela, j’ai eu l’opportunité d’assister à une interview croisée entre Michel Bonni, le président de la CRCC et Yannick Ollivier, président de la CNCC. Cette discussion a permis de faire le point sur l’avenir de la profession et sur les nouvelles exigences en lien avec la CSRD. J’ai été étonnée que le président de la CNCC se déplace et soit aussi accessible avec les questions du public. Je pense que cela permet de rassurer certains professionnels du métier qui sont encore préoccupés par cette nouvelle évolution du métier en tant qu’auditeur durabilité. Les deux présidents ont échangé à propos des différents outils mis à disposition des CAC pour mener à bien leur mission, comme l’outil DiagRSE. Le métier de commissaire aux comptes doit faire face aujourd’hui à un problème de recrutement. C’est pour cela qu’à partir de janvier 2024, une campagne de communication pour attirer les jeunes dans la profession est prévue, d’autant plus que les sujets tels que la RSE sont des sujets auxquels les jeunes générations s’intéressent.
La journée a continué avec une table ronde « Tous acteurs de la RSE ! ». Cette table ronde regroupait le directeur de Citiz, le directeur RSE de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne et une commissaire aux comptes pratiquant des missions RSE au sein de grands groupes français. Chaque acteur a pu échanger sur son expérience avec ce même objectif de transformer le modèle économique avec des techniques et des stratégies RSE, tout cela sous l’œil de Pierre Sabatier, un économiste qui réalise une synthèse à la fin des échanges.
Pour finir cette journée, Pierre Sabatier a présenté une conférence sur « Comment concilier performance économique et RSE ? ». Selon lui, la rentabilité économique et la RSE ne sont pas opposées. Notre société a besoin d’une reconstruction fondamentale entre la performance économique et la RSE. Pierre Sabatier a insisté sur la confiance qu’il apporte au métier de CAC, et la persuasion qu’il a de son utilité dans l’économie. Il était d’ailleurs étonné de voir autant de jeunes dans la salle et encourage à réfléchir pour faire de la RSE une notion de proximité. La conférence était très interactive avec le public.
La journée a été très enrichissante, l’évolution du métier vers de nouveaux indicateurs RSE/ESG m’a permis de découvrir une activité qui m’impressionne du fait de sa réglementation très exigeante et de la rigueur qu’elle nécessite.
Ces différentes interventions tout au long de la journée ont été très inspirantes et incitent à la réflexion, pour pouvoir bientôt passer à l’action ! Ma mission sera de déployer des outils, à l’usage de mes collègues et surtout, au service de nos clients. Je suis fière de pouvoir contribuer à l’évolution du métier pour qu’il œuvre davantage à la protection de l’environnement, les droits humains, la diversité, l’inclusion ou encore la biodiversité.
Je suis ainsi persuadée que le principe de durabilité sera bientôt au cœur de nos modèles économiques !
Pauline Gumber